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Publié par Michel Castanier

La merveilleuse Autobiographie
Avec l’aimable contribution de Maurizio Cattelan

 

J’aurai entendu de tout, j’ai tout admis, être un écrivain pour dames, ceci suggéré avec un mépris immense et très amusant, être de la merde et écrire de la merde, ce qui somme toute me paraît assez cohérent, je vous passe les autres agressions caractérisées, les compliments tordus, les approbations pourries, on m’a même traité de poète, c’est dire si c’est affreux de croire écrire – mais le pire était d’écrire bien. Insoutenable. Je n’ai pas mérité ce traitement, on abuse de ma naïveté, on fait de moi ce qu’on veut. On ira jusqu’à me présenter à l’Académie de Nîmes si je n’y résiste pas des quatre fers (j’emploie cette image bien que je n’ai jamais fréquenté de cheval et n’y connaisse rien, mais le Grand Auteur fait ce qu’il veut avec ce qu’il a).

Pourquoi avoir tout admis ? Ce qu’on est on y est pour très peu, ce sont les autres qui vous font connaître qui vous êtes et si ce n’est pas toujours agréable c’est toujours surprenant – et instructif, en ceci que vous devenez qui on vous dit que vous êtes : ici, petit artisticule ou auteur incomparable. Le destin c’est les autres.

 

Tu lis de la lecture ? Sa phrase parfois ressassant semble vouloir prendre en compte tous les éléments du réel : ce réel qui est le comté. Des trous dans la broussaille d’une profusion verbale ne permettent pas de tout comprendre. Des non-dits pas toujours éclaircis qui laissent en suspens le sens et rendent mystérieusement attractive l’intrigue. Jusqu’à quel point l’alcool est pour quelque chose dans ces absences ?

2 sortes de personnages : les bavards et les taiseux. Les bavards ont des soliloques monumentaux dont le sujet est le comportement mystérieux des taiseux.

Epaisseur et puissance.

Faulkner.

 

Le style est empâté. Mais on assiste parfois à un décentrage de la structure narrative par une hypertrophie de l’objet décrit. La prolifération d’objets insignifiants – comme l’envahissante casquette de Charles – laisse fuir le « réalisme » du cours narratif par un grossissement oculaire de loupe. L’action romanesque s’évide – s’éternise – dans l’hyperréalisme descriptif d’une suspension hallucinée. Sorte de verrue sur l’écrit si polissé. État de stupeur devant les hommes de Celle qui tant aima.

Flaubert.

 

La métaphore comme véhicule. Elle assure la continuité du monde. Elle a une motilité de spermatozoïde dans la lymphe commune, la différence est son affaire, le métissage un modus vivendi. Elle fait la navette des antipodes aux antipodes. Elle est l’anneau solaire qui coulisse sur la tringle du monde et interchange les grands rideaux du jour et de la nuit.

Saoul comme un soleil. Rapprochement qui agit – idée d’écarlate, d’épanouissement/rayonnement – extraversion, satisfaction (rondeur), éclatante impudence – enfin quelque chose de gorgé. Véhicule : chaleur – du vin, échauffement des sens.

 

 

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