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Publié par Michel Castanier

conte fantastique
[Auteur non identifié]

 

Fiodor Antonovitch Verkho­vensky

 

Fiodor appuya sa paume sur le front tiède d’un dormeur, vé­rifia un pouls, ta­pota une épaule, la secoua.

Annihilation des réactions, inaptitude à changer de posit­ion, insensibilité, forte concentration des muscles… Indubit­able… Ils sont en catalepsie… Une hypnose collec­tive…

Le brouillard augmenta, comme si une machine dé­tra­quée accélérait son débit dé­faut du mécanisme, fausse ma­nœuvre ou action délibérée car les dor­meurs dispa­rais­saient à la vue de Fiodor. Des gaz hallucino­gènes ? Mais pourquoi lui-même et Berthe n’étaient-ils pas atteints ? ... Était-ce pour être passés par la porte bleue au fond du parc, puisque Fiodor n’avait pas eu besoin d’uti­liser le trous­seau du vieil Ivan sur le battant, minuscule dans la muraille de l’asile. Il s’était ouvert tout seul devant Berthe.

Le journaliste poussa une porte de pavillon au hasard, dont il crut qu’elle résiste­rait, elle céda si facilement qu’il tomba à genoux sur le plancher d’une vaste salle emplie de bancs et de tables d’égale longueur : un réfectoire.

Le ra­bat d’une trappe de cave au milieu du plancher s’ouvrit.

Un ŒIL s’y colla comme à lœilleton dun ju­das.

Cest amusant, dit Berthe, radieuse. Peut-être que je vais rire !

Très amu­sant.   

Fiodor se ressaisit et s’approcha. L’irrationnel n’était pas son fort, il n’était jamais à court de petites explications sensées : la cave était inondée à ras bord, un effet d’optique dans l’eau ...

Le gros mi­roir oblong et hu­mide l’épiait sous le grand store d’une paupière clignotante.

Le journaliste voulut se remettre de son étonnement en touchant du doigt l’ŒIL une surface singul­ièrement élastique, dail­leurs.

Le réfectoire poussa un grondement dindignation, aussi vio­lent quun coup de tonnerre.

 

 

[à suivre]

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