1001 VIES (509) : SOLANGE CREPON – 36
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Sortie de crise
Scie à plâtre, couverture de survie, aérosol toxique pin-pon c 23, vérin électrique, marteau à réflexes Beck pour enfants difficiles avec option sérénité, doigtier latex pour doigt d’honneur, ombre à paupières Buerberry pour tournante, anoscope Hegel avec double fenêtre et loupes pivotantes très rigolotes, harnais cuir basique total contrainte pour victimes acariâtres, Kit de viol, ensemble body latex fumé avec cagoule vinyle et zip bouche pour pause déjeuner, tout ceci je dis bien tout ceci je vous le laisse en souvenir, madame Crépon ! et même ma blouse de boucher de chez Berangeon, très simple à manche kimono, mon godemiché en acétate Caravelli assez glamour, mes chaussons Blender, ma chemise de nuit, mon bonnet de nuit, ma bouillotte, ma laine et mon bougeoir
La Beauté des sciences naturelles
À la terrasse du Hasard, j’assistais sans en être à la conversation animée de trois personnes qui m’étaient inconnues – quand elle s’est arrêtée net. Sans la moindre logique interne ni cause extérieure ces êtres se sont soudain tourné le dos et sont partis. La suspension absurde de la conversation laissait l’impression qu’un dysfonctionnement s’était produit. Un bug social. Ou divin.
Ce comportement d’automates est apparu un dérèglement dans la fluidité des mœurs. Il y manquait les signes habituels : la modération progressive de l’échange, une certaine hésitation, les regards qui s’égarent, enfin les codes du salut. Perce qu’il manquait un rouage je voyais à nu la mécanique de toute conversation en ce monde (l’engrenage denté, treuils et manivelle). Aucune n’est particulièrement justifiée. Qu’en est-il de la conversation amoureuse ? J’ai le triste soupçon qu’en apparaissant sur la scène sexuelle pour s’agiter confusément et disparaître dans une rupture sans cause véritable, les amants aient une activité de jacquemarts d’horloge. Sans plus.
[à suivre]