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Publié par Michel Castanier

La Vie au bureau : vies parallèles de Bric et Broc

Ne négligeons pas quelques précisions au sujet d’un em­ployé singulier, ancien agent double de la CIA.

Ce célèbre espion est origi­naire du petit village de Montecristo dans les hautes mon­tagnes.

Il est le bon ami de Jesùs, fin musicologue, jefe de l’Autodéfense Unie de Colombie, orga­nisa­tion paramilitaire, avant de passer dans les bras de Macaco, subtil mélomane, jefe du Bloque Central Bolivar après l’assassinat du cher Jesùs : une machine infernale a été dis­simu­lée dans les œu­vres com­plètes de J-S Bach (édi­tion EMI) qu’un ami lui envoie sous co­lis postal.

Le Maca­que a sous ses ordres 7000 hom­mes et il est l’auteur fêté de 3644 meurtres dont Bric et Broc éta­blissent un inventaire minutieux, leur amant, un homme sensible, ayant une vision très person­nelle du catalo­gue de Leporello.

C’est dans la petite ville de Santa Maria La Baja, après la capture de Macaco – venu assister à un récital ex­cep­tionnel de la crémeuse Renée Fleming dans l’Opéra de Bogota – que Bric et Broc poursuivent pour la CIA leur décompte de 18551 armes d’assaut, dont 6363 AK47 achetés aux guéril­leros du Nicaragua, et de 2.70000 bal­les qui sont concassées en 25 tonnes de métal pour la future sta­tue du chef du gouverne­ment colombien, com­pression de toute beauté réalisée par un ar­tiste new-yorkais en vue.

Bric et Broc – ayant refusé avec toute la délica­tesse re­quise d’entrer chez les Pumas de la Foudre, unité d’élite de la force Oméga, basée à Larandia – se sont entre-temps por­tés ac­quéreurs d’une petite finca près de Carta­gena, sur le côte Caraïbe, où ils comptent finir paisiblement leurs jours, et ils y parviendraient si ne venait les chercher le coman­dante des FARC, un garçon particulièrement es­piègle et très amateur de l’œuvre allègre de Richard Wagner. Jorge aime à les garder auprès de lui, dans une char­mante villégiature de la province de Santander où ils émet­tent depuis un studio de radio révolution­naire une copieuse propagande jusqu’au fin fond de la végéta­tion abstraite et dodécaphonique de la jun­gle ; c’est un arrache­ment s’ils doivent quitter le comandante pour rejoindre précipi­tam­ment les rangs de nos employés à la suite d’un lé­ger différent qui ne porte pas que sur un point de solfège.

Il est incontestable que Bric et Broc auraient été d’ex­cellents frères siamois s’il n’avait été complètement schi­zoïde.

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