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Publié par Michel Castanier

Vies merveilleuses de l’Impeccable, ami des oubliés, prix Auguste - 9

Notre re­marquable ami n’a plus cette ferveur de vivre qu’au choix on aime ou déteste en lui. Après quelques es­sais pitoyables pour être encore à la hauteur de cette fièvre, il y renonce, où plutôt elle s’écoule de lui, elle le quitte, elle ne lui appartie­nt pas. Sa se­crète mélancolie apparaît pleine­ment, il s’y aban­donne.

Sa déception est bien plus essentielle que lui-même l’a d’abord imaginé, il s’avoue épuisé de façon im­monde, il se dit immensé­ment las, il ne dit pas : de la vie, il dit : de lui-même, il a perdu la foi : l’idée à peine ex­pri­mée (il ne l’aurait quand même pas osé) que son existence – que toute existence – est une œuvre d’art.

L’Impeccable admet mal que cet acte décisif de sa vie intérieure ait été gâché par une erreur de casting, ou plutôt qu’il ait trop prêté au personnage de cette femme. La pièce est un four. Si on veut bien figurer la douce enfant comme la place centrale d’une ville animée et fortunée l’Impeccable a été relégué par un car de police dans la morne et fatale banlieue d’un quartier sen­sible.

Il le reconnaît au­près de moi une dernière fois, il vaut mieux qu’il n’ait pas vécu avec elle, la rouquine fabuleuse, il rit doucement à cette idée.

– Elle m’a pris pour un fou c’est sûr elle est si sim­plette, et puis il y a son mari, son vieux mari, il lui suffira.

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