1001 Vies (687) : L’Armoire – 2
L’Armoire
2
Vous n’avez pas à obéir aux fantasmes du monsieur s’ils ne sont pas aussi les vôtres. C’est tout. Vous pouvez lui accorder quelques bêtises, on peut jouer à tout, c’est bon pour votre instruction, mais pas s’il s’y attarde : auquel cas c’est de la perversité, Léon vous utilise pour son seul plaisir et vous restez sur la touche – si vous n’en êtes pas marquée comme un veau.
L’amour à trois ? C’est ce qu’il veut ? C’est tout ? C’est tout et c’est bête. Forcément. Vous n’en êtes pas « friante », dites-vous ? Pardonnez-moi, j’ai soudain une vision de vous en « friand à la viande » dans cette association. Passons.
Donc, cet homme attend de la jalousie une excitation sexuelle. Je suppose qu’il a fini de se masturber en vous et ne sait plus quoi faire de votre corps. Il serait temps que vous n’ayez plus rien à faire de lui. Ce n’est pas un bon plan, c’est triste et c’est pauvre et personne n’y est jamais heureux. Il y a là-dedans beaucoup d’ennuis de la part de Léon et peu d’affection. Jamais je ne concevrais de « donner » mon épouse à un autre homme !
Non, je ne suis pas marié, mais c’est le genre d’idées qu’ont les couples tuyaux de poêle qui veulent avoir le chauffage central, la piscine, la clim et ne connaîtrons qu’un immense ennui jusqu’à leur mort.
Si c’est de la jalousie qui l’anime (paradoxalement), c’est dangereux. Il finira par vous en vouloir d’avoir si facilement accepté et vous traitera encore plus mal puisqu’il en souffrira – alors que Léon est lui-même un « garçon facile », en fait – mais je ne crois pas que cette souffrance soit de l’amour, jamais jamais. Il y a là-dedans les sourdes violences d’un petit garçon mal aimé par maman.
Votre ambiguïté, je la devine, elle est que vous avez déjà imaginé de faire l’amour avec deux hommes, bien sûr, qui ne pas parmi les bonnes épouses ? et cela ne vous déplairait pas, mais étrangement peut-être pas avec Léon.
1 L’idée ne vient pas de vous.
2 Cet arapède est malsain.
3 Je refuse.
[à suivre]