Le profil d’Aurélie oscille contre le front de mer alors que je cours près d’elle en luttant contre mon boitillement.
– Nous reverrons-nous ?
Aurélie semble affolée, elle tient son sac bourré de courses du Casino à pleins bras contre sa poitrine, et sa bouche qu’elle a gardée fermée sur le journal sportif de son mari postillonne et marmonne indistinctement. – Elle ne doute pas d’avoir eu l’air un peu idiote, ce qui lui donne les larmes aux yeux, mais peu à peu, malgré l’impression fâcheuse, je pardonne tout de même à la silhouette vive, fluide, qui se perd en courant vers les lumières d’une villa pavillonnaire où elle se confond dans une ombre immense sortie sur le seuil.