La Vie au bureau : vie explosive de Kong Kong II
Voyons ensemble qui est le chauffagiste, singulière petit personne assez peu bavarde, toujours solitaire dans les caves de notre entreprise et que d’aucuns parmi les employés les plus anciens appellent en chuchotant l’homme-plastic.
Kong Kong I est blanchisseur à China Town, dans l’ouest de Chicago, et il en meurt, crachant de l’amidon en abondance.
Son fils Kong Kong II – traumatisé par cette agonie et animé d’une haine farouche envers l’humanité – est, dès son adolescence, propagateur de maladies tropicales pour un laboratoire pharmaceutique américain dont le nom nous échappe ; golden boy distillateur d’un brown sugar coupé à l’arsenic dans les tours de Wall Street ; marchand de scooters marins sabotés dans le Club Méditerranée de Hanga Roa, l’île de Pâques, où il s’est infiltré comme gentil membre ; sosie d’un président coréen en exercice ; dieu vivant en Libye à la belle époque ; fou à clochettes de la bonne société de Singapour avant l’explosion du Royal Savoy Hôtel ; hacker de génie quand ils s’introduisent, lui et son virus Ebola, dans le réseau informatique de la NSA – selon nos sources au Pentagone ; Bomb Human dans une maternelle de Liverpool ; femme de chambre pour le compte du syndicat trotskiste SUD dans un hôtel des neiges au cours du dernier séminaire de soutien psychologique au MEDEF ; conseiller occulte de la branche universitaire d’Al Kaida à Genève avant de venir se détendre quelque temps et jouer au majong dans les sous-sols de l’entreprise.
Il est aussi cinglé que l’oiseau trochile détartreur du crocodile du Nil.