1001 Vies (575) : MELIMELO (10)

[Tim Burton]

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Que faire d’une idée fixe ? La desceller avec grand soin ? Il res­tera tou­jours un trou, cette sorte de trou que rien ne vient bou­cher, une béance même infime et qui vous tourmente. Certes, Mélo l’a voulu ainsi, ou cru le vou­loir. Qu’est-ce qu’il savait vraiment de ce qu’il voulait ?

« Bien sûr, on ne comprendra jamais ! nous dit-il. On ne comprendra pas que ce qui m’émer­veille est qu’elle est. Quelque part au monde. C’est si timide, si humble… Elle est, même si je n’ai pas la force extravagante de l’appro­cher – cette belle vaillance. »

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Oui, gentille Mélie, puisque tu ne viens plus à Mélo, c’est au­jourd’hui cette indiscrétion folle, puisque tu laisses votre Insouciance heu­reuse de petits démons se perdre dans les territoires excen­triques de la vie. L’Énigme à peu de villes de la ville de Mélo attend.

Sur la fin Mélo s’amuse à effrayer sa chère institu­trice.

Il lui dit : nous allons voir ce qu’il en est de ce monde. De ce bas monde. Allons t’attendre à la sortie de l’école. Comme un père son enfant.

Oui, Mélo vient te cher­cher en ce monde, douceur de vivre, très douce amie au corps gra­cieux au rire silencieux, il veut que tu t’y retrouves et y re­vives. Il veut que tu lui reviennes pour de vrai. Il veut vé­rifier votre imagination.

Il l’observe depuis les nuages – revenant de l’école où elle enseigne aux enfants la belle vie républicaine.

Mais ce visage affreux à à la fenêtre de la villa !

Son mari !

Son mari la lui vole, son mari la séquestre !

L’épouse, sil­houette à peine plus grande au seuil de sa villa qu’un point d’interrogation, lâcheté mon amour !

Mélo se dissipe sur le Seuil.

[à suivre]