Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Publié par Michel Castanier

#fiction mystérieuse #Satire #Comédie #Personnage de fiction #roman d’aventures, #nouvelles, #Théâtre  #Littérature #Romans #romans policiers #Prose, #récit, #fantastique, #comédie dramatique, #humour #contes  #sotie
[Lucio Fontana]

 

Il arrive que l’amour se dispense en nous sans nous – sans notre volonté – et sans avoir pour fin pratique l’amie – joyeuse dépense ou mélancolique dis­sipation.

De cet amour désintéressé elle n’a pas à connaître, mais si elle y venait en serait-il dégradé ? Certainement, comme cor­rode le sel – ici le sel de la vie. Car une telle usure il faut l’accepter ainsi qu’on admet la vie et ce que seront ses nobles dégâts (la repro­duction, le mariage, les accommodements, les frus­trations, les ha­bitudes, l’ennui croissant, l’infidélité, la pro­gressive extinc­tion du foyer de chaleur), mais cette connais­sance n’est pourtant pas si né­cessaire, elle est même superflue, l’idéal étant que Zéphyra ne sache pas qu’elle est aimée, les joies en sont alors des plus fines et des plus variées : il n’y a pas plus d’amour dans un amour dé­sintéressé qu’au début des amours, il est seulement mieux dis­posé entre l’amour de soi et l’amour de l’aimée.

Vérifier son imagination est alors un excès exquis

 

 

… C’est le sort des hommes quand ils sont vieux, leur diffi­culté d’accommoder sur une beauté âgée – ce regard heu­reux, ce visage qui s’éclaire, ce cœur qui se déride, ce corps si doux, si tendre, ce don de soi sur la dalle funéraire partagée. La solitude, l’isolement, l’âge sont choses extrêmement gaies et enviables, bien peu d’entre nous sont capables de l’admettre, je suis le der­nier élu de cette géné­ration joyeuse …

 

 

Le bon côté est mon côté du lit.

 Cela se comprend sans remon­ter aux élucubra­tions de Carlos Castaneda sur le « lieu béné­fique ». Le côté où je suis à l’aise, centre du monde, l’amour à ma droite (à la droite du dieu que je suis en­fin). À ma gauche, la fragilité, l’angoisse, la peur de l’abîme.

Il n’y a plus de vertige, l’assise est comblée, rien de mal ne m’at­tein­dra – que je n’ai vu venir de loin, que je n’ai calmé d’avance. Nulle sur­prise pour me déstabili­ser. Le bon côté est de toute éter­nité la plénitude du berceau où maman se penche.

Le mauvais côté du lit est celui des sorcières au che­vet du genre humain (l’héritage gé­nétique, les conditions sociales, la part de bêtise, la haine archétypale, Zéphyra qui n’était pas d’ac­cord avec son emplacement dans ce lit).

On voit que ma nuit s’est finalement bien passée –

 

[à suivre]

 

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article