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Publié par Michel Castanier

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Voué à ces pensées amusées, il me faut du temps pour admettre qu’un dieu obscur – qui a pris la forme de l’horrible – s’est coulé délicatement, trois pattes après trois pattes, sur la passementerie des tentures blanches au merveilleux lit à baldaquin de l’amour.

Il m’a toujours stupéfait d’entrer dans quelqu’un – au nom de quoi, s’il vous plaît ?

L'ordre et la raison est ce qui relève de la tente sacrée pour la tribu primitive (pas seulement, d’ailleurs, aussi bien dans notre petite maisonnée pavillonnaire avec canapé, écran plat et chauffage central),

d’où que tout ce qui est autre – extérieur – est désordre et déraison.

À quoi répond le premier comportement animal – nos origines – qui est agression, selon mes consciencieuses études d’éthologie,

s’ensuit la nécessité de la reproduction de l’espèce et donc ce qui s’appelle par chez nous, après bien des siècles de sauvagerie, l’amour ou sacralisation de la pénétration.

C’est bien.

Aurions-nous chassé de notre espace sanctuarisé autour du chêne archétypal ou du mât de la tente tribale tout ce qui est autre que nous, nos gênes s’entremêlant à profusion, nous serions à l’état de monstres génétiques grouillant dans les débats incestueux au ras du sol sous notre petite tente de camping, paraît-il.

L’agressivité est donc notre premier mouvement. Ensuite, on verra. On nuancera. On éclaircira. La civilisation viendra après, elle ne nous est pas naturelle. Il suffit de très peu (un problème nouveau, un amour contrarié, une situation inconnue, un étranger, beaucoup d’étrangers) pour revenir à la nature, si prompte à tout résoudre, si confortable.

J’ai parfois la nostalgie de notre état monocellulaire antérieur et de ses scissiparités.

 

[à suivre]

 

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