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Publié par Michel Castanier

Le Sexe d’en face

 

Mais cessons de disserter pour nous appuyer sur l’exemple choquant d’Amélie, épouse Bernard, un de mes anciens amis.

D’instinct, les hommes ont peur de leur femme. Ils savent qu’à tout moment elle peut retourner à l’état sauvage. Mais parfois la grande gentillesse naturelle à la féminité apprivoise l’épouse. Bernard était son homme et il était sa colonne. Or Amélie voyait combien Bernard était fragile. Elle seule savait que le socle de la Virilité était friable. Elle s’émouvait de cette vulnérabilité secrète. La brutalité de Bernard envers Amélie n’était que d’un gamin suractif, me disait-elle. Ses crispations de dégoût après l’agitation sexuelle des moues de bébé. Et elle ne s’apercevait que Bernard la battait que si je le lui apprenais à la vue des bleus sur ses bras.

« L’amour – le mot d’amour – est un acte de violence destiné à contraindre l’adversaire à exécuter notre volonté », lui ai-je dit, enlaçant les épaules douloureuses d’Amélie à la sortie de la gendarmerie.

 

Une femme frêle va donner au mâle une sensation de puissance prometteuse, il va non seulement la couvrir mais aussi la recouvrir, la privilégier, la protéger de son ample manteau de velours, d’attentions et de soins, il veillera sur elle comme une lampe tutélaire, il la défendra, fût-ce contre elle-même, s’il le faut, contre ses écarts, contre son inconséquence folle, son intention stupéfiante de quitter tant d’amour précautionneux ; alors il lui faudra encore une fois la sauver, la préserver d’elle-même, la retenir, la garder contre elle-même, la garder pure ; il lui faudra la détruire.

 

 

[à suivre]

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