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Publié par Michel Castanier

 

Respiration paisible de l’auteur au travail

 

Au moindre mot – de conversation ou d’écrit – nous trahissons une amie comme on en fait peu,

La vanité présente bien, fardée, poudrée, talquée, beaucoup de dentelles et de parfums, elle a sa propre danse qui ne peut être qu’un menuet précieux, elle a les pas pointés d’un fastueux petit marquis – elle a un jabot de batiste, qui pourrait être un goitre.

Rien ne se dit entre nous qui ne soit inspiré par notre amie et peu se pense. Même l’intervention la plus générale dans une conversation (l’idée développée) relève de l’exhibition de soi à son meilleur (selon ce qu’on en croit). Et non pas de l’apprentissage collégial : la recherche commune, le souci de comprendre, les intellectuels en croisière.

Et pourtant, comme l’agressivité, elle possède son utilité. Il y a une bonne vanité comme il y a un bon cholestérol. Elle est le rose aux joues dans la récompense de l’effort, elle est la rétribution du courage, elle est l’Olympe des exploits intimes ou publics.

Sans agressivité, on n’agit plus. Sans l’exultation de la vanité, on n’écrit plus.

L’agressivité est la possibilité d’un progrès.

La vanité est la tessiture de la société.

 

2

Écrire est agir.

Se décrire avec vaste profondeur psychologique, autoportrait plaisant d’un honnête homme de bonne foi et circonstances atténuantes, pour en venir à s’expliquer avec énergie, avec abondance, avec vastes débordements : les adjectifs se précipitent comme une suite de petits nains grotesques et sataniques sautillant entre les cornes de la phrase.

 

 

[à suivre]

 

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