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8 Le maître a bientôt traversé une mauvaise passe que Justine attribue à des doutes qui étonnent d’un écrivain consommé. Il dort beaucoup, crée peu ou rature indéfiniment. – La page te paraît d'abord lisse et brillante et close comme une noix. Un défaut...
8 Ce n’est que peu à peu que Justine comprend que la littérature rend fou. Sa situation dans la magnifique demeure n’est décidément pas des plus heureuses. Elle ne saurait demeurer plus longtemps la muse du grand homme. C’est une tâche trop ingrate....
6 Grand-mère a prévenu qu’il pleuvrait ce jour-là. Justine doit sans doute à la présence du mur de la propriété que ses pas se mêlent d’ombre, mais la lumière faiblit peut-être à l’approche d’un gros orage sur la forêt, elle lève les yeux pour vérifier...
5 Justine aime écrire, de sa calligraphie encore un peu enfantine et sous la dictée du maître, pour ses amis parisiens quelques réflexions joyeusement convenues au dos de cartes postales grivoises qui, par le goût le plus fin, une sorte d’anti-goût,...
4 Bientôt, les sœurs ont vu plus souvent Mamore arriver avec sa muse, qu’il va attendre à l’orée de la pinède où l’autocar la dépose. La machinerie s’immobilise sur la pelouse. Un cerf-volant venu des plages par grand vent s’est pris dans le feuillage...
3 Le maître ne recouvre un peu d’éclat et de vigueur que par son intérêt pour un nouveau sujet de livre. Ses larges narines hument alors l’air chaud du parc qui passe les ouvertures de sa bibliothèque. Les pulsations violentes de la lumière rendent...
2 George Mamore revient parfois dans la région dont il est natif, pour passer l’été dans sa propriété familiale, et il n’y a rien de plus amusant ni de plus instructif que ce séjour pensif. Le maître occupe de préférence pour ses travaux un ancien...
1 – Il a quelque chose, a dit la jeune Justine à sa grand-mère. – De l’argent ? – Non. Il cherche quelque chose. – Ils cherchent tous quelque chose. La vieille dame a bien insisté : à sa descente de l’autocar sa petite-fille ne doit pas quitter la route...
CERCEAU Il se souvient. Il n’a plus qu’à se souvenir. Il la rencontre souvent en son absence – dans un timbre de voix, dans un témoignage de femme, dans un trait de caractère, dans une lecture, dans le pas d’une passante. Elle lui revient comme font les...
Suzanne et les vieillards . – Je ne suis pas prête, dit-elle après les doux premiers baisers mouillés. C’est alors tout un protocole, le prélude du petit câlin, cérémonie qui précède le gros câlin où l’on fait alors la chose – Suzanne ayant affiné...