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Publié par Michel Castanier

La merveilleuse Autobiographie
Nécessaire anti-vampire - Avec l’aimable contribution d’Alvaro Parés

 

Le film publicitaire est un lieu pleinement positif, le seul où n’est aucune trace de ce qu’a la vie d’équivoque, de compliqué, de corné. La manipulation y atteint son plus haut rendement. Le publicitaire est un être infect, lui-même contaminé par ce qu’il infecte : la maladie infantile de l’envie. Sa part de conscience est très faible, bien qu’il pense le contraire. Il est un réflecteur neutre, un inducteur. Il n’a pas d’écart avec la mécanique des affects et des esthétiques qu’actionne le Marché à travers le cerveau reptilien, c’est son talent, un don d’éponge. Il est la Voix sinistre et séduisante du commerce. Aucun recul, aucune marge pour l’expression personnelle. S’il en vient à faire « œuvre d’auteur » il y appliquera les mêmes dosages chimiques de calcul d’une attente, de trafic des sentiments mimétiques, de ciblages des publics et de criblages des mêmes petites idées attirantes comme des boules déco de boite de nuit.

La publicité avilit, elle arase au plus petit dénominateur commun, les plus belles musiques y sont corrompues, les plus belles pensées truquées, les plus beaux sentiments falsifiées, c’est le désirable sans répit, sans résolution, étendu à toute chose, tout être, jusqu’aux enfants.

L’Enfer sera de vivre dans un film publicitaire glacé, riant de toutes ses dents pour l’éternité. Le triomphe et l’horreur du vivre ensemble dans la béatitude des Parfaits.

 

Le monde merveilleux des créationnistes. Pour Philip Henri Gosse la Terre n’a que dix mille ans d’existence, le reste est mise en scène du Créateur déposant lui-même des crottes pétrifiées dans les couches géologiques pour laisser croire que des bêtes broutaient à l’époque préhistorique.

 

Aimables nouvelles de mon arthrite. Souffrir sous une couette de morphine c’est comme être pensif au fond de l’eau.

C’en est fini. Mon arthrite va de plus en plus mal. Il convient de remercier celui qu’on est du souci qu’on aura eu pour celui qu’on sera. J’ai cessé de faire des bulles écloses à la surface des pages – mes mots inclus dans l’ambre de jolies boules dont la paroi délicate, vernie, reflétait ma croisée, mes bibliothèques, mon visage douloureux. Il me manquera de m’être estimé stylistiquement bon vraiment très bon presque trop bon grâce aux euphorisants. On ne se méfie jamais assez de la médecine. Je conseille aux mauvais écrivains, donc aux écrivicules, cet artifice qui vaut bien leur vanité.

C’est dit, il me faut sortir mon corps !

Je me trouve animé d’une envie de vivre mer­veil­leuse. Un esprit de décision na­po­léonien : épris de démesure, allons chez mon barbier.

 

Une horloge des Halles marche à reculons depuis qu’un scarabée suisse en a réglé les fonctions.

 

 

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