1001 vies (337) – Il n’y a de méchants qu’à Hollywood
Il n’y a de méchants qu’à Hollywood
La passivité est l’ultime refuge du Mal. Penser sera donc détenir la force de désobéir. Dire non. Au grand Homme. Aux ordres. Aux préjugés. À soi-même. À ses pentes.
L’impersonnalité du « méchant » accable. Car, en général, rien n’annonce la brutalité ni dans sa physionomie ni dans son caractère. Un stigmate diabolique nous réjouirait. Or le méchant est insignifiant. Ce qui ne veut pas dire que tous les insignifiants soient méchants. La place est chère, car très demandée.
Simplement neutre, il n’a pas la terrible laideur de la fonction. Avec le faciès louche que la naïveté – ou l’optimisme, mais c’est la même erreur – prête au méchant, il ferait rire comme à Guignol : nous sautillerions d’un pied sur l’autre autour du Monstre de la cave.
Là, si peu spectaculaire, terne, presque doux, modeste – il terrifie. Il n’a aucune imagination.