1001 Vies (628) : Hildegarde, la fraise et moi – 1
Hildegarde, la fraise et moi
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Elle vivait aux Batignolles. Puisque dans Batignolles il y a gnôle, il lui avait offert de l’eau-de-vie de l’Abbaye des cordeliers. Elle remercia le gentil petit bonhomme caché dans ce géant, elle qui était minuscule, et se dit touchée mais pas coulée.
Il lui apprit être content de la connaître. Elle était libraire. Qu’aurait connu de mieux un écrivain en herbe ?
Il lui rendit visite dans sa librairie où ils descendirent par un escalier en colimaçon jusqu’au sous-sol, sans qu’il comprenne bien pourquoi – jusqu’à ce qu’à la dernière marche elle tombe à quatre pattes. Il parla des liaisons dangereuses et la releva gentiment – mais ne se le pardonnera jamais.
Quand ils furent revenus au grand jour, elle le remercia de sa souriante, pour ne pas dire renversante, visite. Heureusement qu’il ne la précédait pas, sinon elle serait tombée à ses pieds, n’est-ce pas.
– J’ai failli faire la bêtise de vous proposer de diner, mais je me suis rétractée….
– Vous avez tort : dîner sera de ces choses que nous aurons à faire ensemble.
[à suivre]