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Publié par Michel Castanier

[Anton Pieck]

 

  

Chausson m’attribue d’être un écri­vain – « parfois ». Cette restriction à mon sens nerveuse lui vient de ce qu’il me prête de dandysme, car je n’aime pas être obligé de réflé­chir, alors qu’il ré­fléchit « tout le temps », à ce qu’il m’apprend. J’ai toujours eu de l’affection pour cet homme, au-delà de quelques exas­pérations bien légitimes, et au­jourd’hui je me de­mande si je ne dois pas res­sentir de la compas­sion.

Moi – Tu dois être très satisfait de l’insuccès de ton œuvre ?

Lui –   Oui, je me sens confirmé. Je n’espérais pas un si grand échec.

Moi – Tu ne pou­vais que passer inaper­çu.

Lui –   Bienheureusement.

Moi – Quelle chance ! Quelle promesse !

Lui –   Qui supporterait l’exis­tence de mon travail ? L’époque n’est pas prête.

Moi – Le sera-t-elle jamais ? 

Lui –   En effet. C’est à espérer.

Moi – Je ne comprends pas trop ce que tu écris, mais c’est agréable, j’aime les mots croisés.

Lui –   Il est vrai que je perds trop souvent mes lec­teurs. Par malheur, on ne peut écrire seul.

Chausson aime par­fois se reposer dans le hamac d’un lieu com­mun comme entre deux parenthèses.

Lui – Il y faut au moins un compagnon de route.

Moi –   Moi-même, je suppose.

Lui – Il y faut un lecteur de haut vol ! Que viendrait faire ici un lecteur de basses terres ?

 

[à suivre] 

 

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