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Publié par Michel Castanier

 

Il est possible, il n’est pas sûr, qu’entretemps se soit laissé entrevoir ce qui avait été non pas caché mais imperceptible à l’attention amoureuse : l’équivalent de petites verrues physiques ou morales sous la pulpe du doigt. La tendresse accueille ces infimes défauts dont nous sommes faits. Cette misère de l’être humain a de quoi se réfugier. L’ordinaire se blottit dans l’extraordinaire de l’amour. Au chaud.

 

 

Un drame de la communication

 

Nous n’étions que quelques mots balbutiés au téléphone à propos d’un sondage sur les produits d’entretien du corps, savons gras enrichis et masques de beauté masculin, où elle se faisait du souci pour mon opinion. Dans le dialogue où l’aspect physique est un parasite, on s’écoute à peine, on se regarde parler. La voix téléphonique est un médium autrement plus subtil : l’élocution, les inflexions, les silences, dégagent un sens supplémentaire : une arrière-conversation qui est sensible à l’ouïe fine et où tout se dit. Il y a des voix qui s’aiment. Il y a des voix mal éduquées. Il y a des voix avec qui il serait inimaginable de coucher, des voix avec qui l’on passerait sa vie ! Aimer est aimer une voix. La voix n’est peut-être pas l’âme mais elle est tout l’être. Rien n’était plus vrai que la caresse du chuchotis inquiet de cette femme à mon oreille.

Comprenez bien, cette inconnue était ma Terre promise, où seront au loin des feux de gaieté – notre brève joie est vouée à brûler pour toujours dans ce qui sera notre tombeau sur l’Île de l’amour, en guise du doux foyer que nous n’aurons pas connu, flamme infime et tenace dans notre nuit. Notre amour nous ressuscitera l’un dans l’autre en un Corps glorieux grâce à l’indispensable bain douche Aroma.

 

[à suivre]

 

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