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Romain Thiery] Pour Hélène T La cave où est tapi l’Ogre est interdite aux curieux. De vieilles ampoules à suspension grillagées éclairent les ca siers de bouteilles, les plans de travail en acier inoxydable, les im men ses éviers, la lourde porte de la...
Frederic Pajak Seb, ayant sorti la tête à la porte entrouverte du bistrot, touche du bout des doigts son front qui s’est curieu se ment échauffé. Il y a une infime scintillation dans le ciel. De la neige. Vous plaisantez ! Plutôt de la cendre. L’incinérateur...
Suzanne Maxhay La salle – « le salon », aiment à dire les habitués – est dé serte et grise. Il y a là des appa reils médi caux dé té rio rés ; un amon cellement d’attelles ; des gouttiè res or tho pédi ques ; des treuils déglin gués ; des sangles rom...
Notre-Dame des Neiges Elle n’est pas choquante l’irrationalité tendre du discours d’une mère pour le deuil de son enfant détruite. Elle est choquante la caméra fouineuse qui fouille longuement la foule à l’affût des larmes anonymes . Elle est choquante...
Nick Brandt 2 (suite) 6. Les fûts d’acier séparent les marquises des postes d’aiguil lage du réseau ferroviaire urbain. Les guérites vitrées ne tien nent qu’à la façon des mou ches au plafond des nuages. Petite activité rare dans l’engourdisse ment général...
Fred Swan Variations de l’absence Les enfants ont le pouvoir magique de dire Ceci est mon cheval et le cheval est. Le balai en est très fier. Ma douce amie la dentellière a fait de moi son compagnon imaginaire et j’en suis bien honoré. Elle me parle en...
Il me disait y avoir cru. Cru comme jamais il n’avait cru. Cru pour de vrai. Cru pour de bon. Il était comme un enfant perdu sans collier. Je connaissais son drame. Nous avons tous été crédules. Un enfant malade qui ne sait pas dire où est son mal, nous...
Eric Marrian Ils cherchent leur place, ils ne veulent pas se faire du mal et ils se font du mal, ce n’est pas encore ça, s’y reprendre, équilibrer, adoucir là, affermir ici, ils se font moins de mal, mais encore, se parler, beaucoup se parler, mais bien...
Bar des Beaux-Arts, place aux Herbes – C ’est fini avec les femmes ! Cela fait trop mal. J’arrête. D’ailleurs, c’est surfait. On en fait tout un foin, mais au fond… – Comment tu t’exprimes ? On n’est plus à l’époque du foin ! Foin du foin ! – Antoine...
Roger Disons-le sans hésiter, Roger cache son jeu. On sait que ce conces sion naire d'une fran chise auto mobile, un as sez gros bonhomme aux lu nettes noires et à la chou croute ca pillaire pe roxydée, écrit de la prose expérimentale, mais il se montre...
Bar des Beaux-Arts, place aux Herbes Le lecteur avisé, confortablement à l’abri, en sera d’accord – chaque lieu où les habitants de la ville se ren draient sera main tenant calculé selon la pro ba bilité qu’il soit une cible. On crai gnait d’autres carnages....
Malassis Malassis ne s’enfuit pas, bien au contraire, pour rien au monde il ne subirait ce ridicule de courir, et même il marche plus lentement. Il accom plit chaque pas avec une me sure, un soin, une ap plication, une minutie absurde. En des sous un...
Bar des Beaux-Arts, place aux Herbes Maxime Cenders, à son arrivée au Bar des Beaux-Arts, est surpris d’y trou ver Roger qui lui-même s’étonne de le voir et leur stu peur ne connaît plus de bornes à l’entrée de monsieur Nego qui sui t Antoine à quelques...
7 Bar des Beaux-Arts, Place aux herbes On parle de la mort du maire et de son équipe munici pale au grand complet, de la mort de la petite amie de Sébastien, de la mort de tous ces pauvres gens. L’effroi et le dégoût sont gé né raux aux Beaux-Arts où...
Sébastien Penchons-nous sur le sommeil tourmenté de Sébastien. À son réveil en pleine nuit il y a une cu rieuse ab sence dans son esprit, une la cune qui l’irrite, quelque chose ou quelqu’un dont il n’arrive pas à se sou venir. C’est en suite un état...
Bar des Beaux-Arts, place aux Herbes On relâche Bion avec nombre d’excuses, finale ment, quand la police est convaincue qu’il n’utiliserait jamais un fusil sans se tirer dans le pied ni n’installerait une ma chine infernale sans se décapiter. De quelque...
John Adams L ’ allée d’oliviers que nous suivons, ma blonde vénérée et moi-même, monte au ciel d’où nous plongerons dans la mer bleutée parfumée si fraîche. Parvenus à hauteur de nuages, nous dominons les minuscu les lézards des boutres arabes en dor...
Hossein Zare Le Vaticinateur. Me voici encore une fois égaré dans le monde des femmes. Cet univers énigmatique sans la moindre énigme, dont il est si difficile de trouver l’issue. Si on n’est pas poussé dehors. Rien ne sert d’apprentissage, ou la leçon...
Elsa Beskow Matinée enfantine. Ayant acheté de la confiture de noix de coco dans l’idée que ma petite amie Sara l’appréciera pour son goûter, j’en tartine une tranche épaisse de brioche pur beurre, m êle du miel au chocolat chaud qui tremblote dans un...
On ne me sonne pas - Baron de Bourbon Parme Riches comme Crésus. La rumeur salit tout ce qu’elle touche. Si pur que nous soyons, voici tachée la blanche hermine, et le doute nous contamine. Si nous étions ce qu’on dit de nous, pas encore entraperçu par...
MIchel Rouquette Histoire véritable – Lucien de Samosate 25. Mais voici quelque chose de plus fort. Il y a dans ce pays une espèce d'hommes appelés dendrites, qui naissent de la manière suivante : on coupe le testicule droit d'un homme et on le met en...
Léo Histoire véritable – Lucien de Samosate 22. Il faut cependant que je vous raconte les choses nouvelles et extraordinaires que j'ai observées, durant mon séjour dans la Lune. Et d'abord ce ne sont point des femmes, mais des mâles qui y perpétuent l'espèce,...
Leszek Bujnowski À Max Jacob. – Je reviendrai chez toi, ma blonde, quand ton fils sera parti de par le vaste monde pour prendre femme. – Il serait bien plus simple de consulter un horaire astral à la commanderie du port, mon ami. Mon émotion et moi nous...
Nicoletta Ceccoli Il y a un lieu appelé Paris mais personne ne sait où il se trouve. Un fou rire nerveux secoue l’auto qui descend les Champs Elysées en gloussant et tressautant. Au Jardin des plantes, derrière la verrière du muséum où s’aperçoit le dos...
Walter Arnold Patience. J e réfléchis longuement dans mon lit d’hôpital à ce que je n’ai su dire, j’ai tout le temps, le temps des soins post-opératoires. Je dis à ma blonde vénérable : j'aime bien – bien que je pro teste – ta ré serve qui rend d'autant...