Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Publié par Michel Castanier

 

LES LUMIÈRES DE LA RUE DES ARÈNES DONNENT SUR LES BIBLIOTHÈQUES DANS L’APPARTEMENT DE FRED ET SUR QUELQUES APPAREILLAGES SPORTIFS AVEC LESQUELS IL S’ENTRÂINE

 

Fred, juché sur son vélo d’appartement, pédale distraitement – une petite côte – en écoutant la rêverie d’Alex se détacher de nouveau à la recherche de Bénédicte insensiblement, montgolfière à l’armature rigide, complexe mais légère, pour une trajectoire à peine calculée, à peine cohérente, au-dessus des beaux océans de notre vieille planète.

C’est alors qu’une vive lumière jaunit les arènes et les toits d’ardoises, puis le bruit sourd de l’explosion paraît à Fred sonner à l’intérieur de lui, assez semblable au son d’un crâne qui heurte le sol. Cela recèle une si grande menace qu’Alexis se tait. 

– Encore un attentat ! s’écrie Fred – et un millier de frissons d’excitation le parcourent.

Passés sur le balcon, les deux amis hésitent, assez pâles. Des fenêtres s’ouvrent, des gens courent dans la rue sans savoir où. L’appel d’une ambulance sonne au loin.

Accoudés à la rampe, ils parlent un long moment des forces de mort que sécrète l’humanité, puis ils se quittent après minuit. Fred est effaré par l’impact des bombes et du dynamitage dans les mains, les corps, les jours, notre vie tranquille. Longtemps, il rêvera de l’éclair et du souffle sonore de l’explosion, de la fumée et des cris, dans le lointain. Il téléphone enfin.

Quand Fred rentre de la clinique où Arlette vient de mourir, du brouillard irise la pâleur des arènes de Lutèce peu avant l’aube. Il s’appuie au dossier du canapé pour regarder tristement par la fenêtre l’averse qui tombera tout le jour.

 

IL N’Y A PAS PLUS D’EMPREINTES SUR LE SABLE GRIS DE LA PISTE OVALE QUE DANS LA POUSSIÈRE DE LA LUNE. 

LES NUAGES ACCOURENT À LA POURSUITE D’UNE GRANDE BARQUE DE PIERRE.

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article