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Publié par Michel Castanier

Ruines de Rome – 1

 

Espérons qu’il ne soit pas attendu de l’action, cette horreur. En revanche, ce sera faire œuvre de salut public de parler des effets de cette grande catastrophe qu’est l’existence dans sa forme reproductrice : l’amour,

seule véritable cause de toutes les guerres,

la demande d’amour,

l’expression de l’amour,

et ce pourquoi l’humanité n’est jamais en paix,

jamais.

Guss aurait bien voulu savoir comment cela est possible, aimer autant, aimer si mal : si ce n’est quelques notes prises sur le vif à l’ombrage assoupi d’un vieux carnet de notes vert tilleul au cours de ses années d’adolescence, il en a perdu la vérité

des énergies qui se soulagent et l’action distante, glacée, de l’économie des corps sous l’échange apparent, courtois, charmant ?

Guss n’en trahit rien, hors de ses pages qui sont un oreiller auquel chuchoter quelques confidences – le socle de sa constitution ne lui permet pas la moindre émotion exagérée : colère, plaisir, chagrin, Guss a tout d’une colonne de temple, il en est le Samson, retenant de ses petits bras l’écroulement des piliers, la colonne s’écroulerait et le temple avec. Ce serait n’être plus que ruines d’homme parmi les ruines romaines de sa ville natale. L’Office de tourisme ne recommanderait même pas sa visite. On est si peu de chose, surtout les écrivains.

 

[à suivre]

 

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