L’Hypothèse impossible VI Illogistiques des fêtes de la nuit – 22
Atchoum
Voici qu’arrivait Atchoum ! Le nain cavalait à perdre haleine de cour en cour – son cœur bondissant de frayeur comme s’il voulait le précéder. C’était inhumain d’avoir si peur, chacune de ses mésaventures dans l’asile lui grignotait un peu plus la raison, lui croquait un nouveau bout de cervelle, lui rongeait le bon sens, lui…
– Je pèse mes mots…
L’abattant d’une cave, dans un renfoncement du mur de l’Observatoire des saisons dans leur influence sur la folie, se souleva. Atchoum stoppa net sa course. Quelqu’un ! Quoi ? Le buisson, qui débordait sous le rabat de bois, exagérément prolifique, s’agita. Il émit des chuintements, des reniflements, éternua comme s’il avait la grippe. Atchoum en eut l’esprit démonté. Il était affreusement pâle, au bord de l’évanouissement, sans plus pouvoir bouger, ne voyant à peu près rien sous les gouttes de sueur qui voilaient ses yeux, ou bien une ombre confuse, indécise, qui peinait à prendre forme au bas du fourré, se divisa, s’agrégea de nouveau.
– Hhéé !
L’obscurité se segmenta en une maigre main ridée, apparue au bord de la trappe, qui tapota impérativement de l’index le sol.
– Hhéé ! Le lémure ! J’ai perdu mon verre de contact.
[à suivre]